Alors que la polémique concernant les performances thermiques des isolants minces fait rage suite à l’accusation d’entente anticoncurrentielle relevée par Les Echos, retour sur cette affaire et les enjeux qui en découlent.
Une entente anticoncurrentielle
Début septembre, le journal Les Echos dévoilait la notification de grief pour entente anticoncurrentielle adressée par l’Autorité de la concurrence au géant de l’isolation Isover, sa maison mère St Gobain ainsi qu’au FILMM (Syndicat national des Fabricants d’Isolants en Laines Minérales Manufacturées) et au CSTB (Centre technique et scientifique du bâtiment). De nombreux soupçons pesaient depuis plusieurs années, mais si l’instruction arrivait à son terme et prouvait cela, la violation du principe de neutralité et d’impartialité dont le CSTB est censé faire preuve en tant qu’organisme de contrôle chargé d’une mission d’intérêt général remet en cause la validité de la législation sur la transition énergétique dans sa partie relative aux isolants rentrant dans le cadre des aides économiques attribuées par l’État.
Pour des tests « in situ »
Comme il l’indique dans son communiqué, cela fait des années que le SFIRMM (Syndicat français des isolants réflecteurs minces multicouches) tente d’avertir les pouvoir publics sur la dévaluation des performances des isolants minces. Alors que les isolants sont censés protéger un bâtiment dans des conditions réelles, il faut savoir que le protocole de test actuel ne prévoit pas d’essais « in situ ». Tandis que les isolants minces ont déjà faits maintes fois preuve de leur efficacité en situation réelle, les performances thermiques réelles des isolants défendus par les parties accusées seraient « bien inférieures à celles déclarées. »
Les conséquences de cette mise à l’écart
Fabricants d’isolants minces, Valtech et XL Mat étaient revenus sur les conséquences d’une telle entente anticoncurrentielle dans leur lettre ouverte à l’attention du gouvernement. Le consommateur a été trompé et doit pouvoir bénéficier d’aides et d’incitations pour ses travaux d’isolation « sans subir des contraintes réglementaires biaisées ». De telles pratiques ont aussi porté atteinte à de nombreux emplois et entreprises tout en fragilisant celles qui ont pu résister.