Que vous envisagiez de faire construire ou de rénover votre maison ou appartement, le choix du carrelage adéquat n’est pas une mince affaire. Pour faire votre choix en toute sérénité et éviter les pièges du marketing, suivez nos quelques conseils.
Les classements UPEC et PEI
On distingue deux types de classements pour les carrelages : l’UPEC (classification française) et le PEI (classement européen) qui correspondent à différents critères.
L’UPEC définit la résistance du carrelage à l’usure, au poinçonnement, à l’eau et aux agents chimiques.
Le PEI spécifie la résistance du carrelage à l’abrasion ainsi que son niveau de passage (la capacité de passage que le revêtement est capable de supporter).
Ces deux classifications ne permettent cependant pas de déterminer la qualité d’un carrelage. Ainsi, deux carrelages classés PEI 5 pourront présenter une forte différence de prix. Si celui qui coûte le moins cher a tenu le test des 12 000 tours, la référence la plus coûteuse aura pour sa part peut-être résisté à 10 000 tours de plus.
Le poids du carrelage
De manière globale plus le carrelage est lourd, meilleure devrait être sa qualité. En effet, un poids plus important signifie que le pressage l’aura été aussi.
Un carrelage lourd et davantage pressé contient plus de matières premières, sa cuisson aura été plus longue et les matériaux se seront davantage fondus les uns dans les autres, améliorant la résistance globale du produit.
L’épaisseur du carrelage
Contrairement à une idée reçue largement répandue, un carrelage épais n’est pas forcément de meilleure qualité en termes de durabilité et de résistance. En effet, l’épaisseur d’un carrelage est conditionnée par le tonnage de la presse.
Or, nous avons vu précédemment que le poids de la presse conditionne également la densité du carrelage et donc son poids. Ainsi, un carrelage de 5 mm d’épaisseur pressé à 5 000 tonnes / m² sera de meilleure qualité qu’un carrelage de 10 mm pressé à 1 500 tonnes / m².
Attention aux mentions purement marketing
Comme pour tous les produits que l’on trouve dans le commerce, le carrelage n’échappe pas au marketing. Bien au contraire : la méconnaissance des particuliers est largement exploitée par les équipes qui n’hésitent pas à intégrer des mentions dépourvues de sens pour peu qu’on sache ce qui se cache derrière.
Le carrelage “cuit à 1 300 °C”
Contrairement à ce que cette mention peut laisser penser, la température indiquée correspond au pic de cuisson et non pas à la majorité de son temps. Ce pic n’est atteint que pendant quelques instants, ce qui rend ce type d’allégation quelque peu mensonger.
Les “bords rectifiés”
Le principe de rectification des bords vise à obtenir un calibre unique de carrelage d’une production à l’autre. Pourtant, de nombreuses usines continuent de produire des carrelages aux calibres multiples.
Par ailleurs, les bords rectifiés s’ancrent dans une logique minimaliste de pose sans joints. Or, cette méthode est interdite en France ! La réglementation impose une pose avec des joints de 3,5 mm pour les carrelages classiques et 2,5 mm pour les carrelages à bords rectifiés.
Le “Lappato”
Le terme “lappato” désigne un carrelage à la surface brillante. Selon les usines de production, cette finition est obtenue par polissage, brossage, ou encore patinage. En bref : on use de manière consciente et prématurée l’émail du carrelage et par là même sa résistance mécanique, au profit d’une brillance augmentée.
Une prestation qui est facturée plus chère au consommateur, qui pense acheter un produit haut de gamme, alors qu’il s’agit bien souvent de carrelages plus fragiles.
Le carrelage “teinté dans la masse”
Le carrelage teinté dans la masse a subi une opération qui donne à l’intérieur du tesson la même couleur que sa surface. De cette manière en cas d’éclat du carrelage, le défaut demeurerait quasiment invisible pour qui n’en est pas averti.
Cependant, cette assertion ne vaut que le temps qu’il faudra au trou dudit éclat pour prendre une couleur plus sombre, due à la fine couche de salissure que votre serpillière viendra déposer à chaque lavage.