Fond d'architecture d'inspiration brutaliste

Le béton est sans doute le matériau le plus incompris de notre époque. Victime de sa surreprésentation dans des projets d’urbanisme, pas toujours subtiles il faut le dire, cet agrégat de minéraux est associé à tous les maux : artificialisation des sols naturels, îlots de chaleur, uniformisation des façades… Mais que dire alors des joyaux de l’architecture romaine antique, ou encore des cuves à vin dans lesquelles fermentent des grands crus d’exception ? On en parle moins, mais, ça aussi, c’est du béton ! Voici 4 choses à savoir pour faire la paix avec ce matériau.  

 

1 – Le béton : un matériau inerte pour l’environnement  

Le béton s’est retrouvé malgré lui opposé aux espaces naturels. Dans le langage courant, on regrette la « bétonisation » et on prône le « verdissement ». Pourtant, c’est bien l’utilisation du matériau et non sa composition qui pose un problème.  

Au fond, du béton, ce n’est rien de plus qu’un agrégat de minéraux associés entre eux par un liant hydraulique. Cette formule, inerte pour l’environnement, est facile à recycler et à valoriser. Contrairement à d’autres matériaux de construction et d’habillage, le béton brut n’affecte pas la qualité de l’air intérieur.  

 

2 – Une solution vieille de plusieurs milliers d’années 

Autre idée reçue : le béton serait un matériau moderne. En soi, ce n’est pas faux. Le mouvement architectural moderne est friand de béton, d’acier et de verre. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que le béton nous accompagne depuis des millénaires. 

On en retrouve chez les Mésopotamiens, à base d’argile, et chez les Romains où il est utilisé pour la création de dômes spectaculaires, véritables joyaux de l’architecture antique. Et le mieux, c’est que certaines structures tiennent encore debout après plus de 2000 ans.  

Autant dire que nous avons un bon recul sur les implications sanitaires et environnementales de cette solution.  

 

3 – Le secret bien gardé des Romains : le béton à la pouzzolane 

Le secret du béton ancien est directement lié à sa concentration en pouzzolane, une roche volcanique caractéristique de la région de Pouzzoles, une ville côtière de l’ouest de Naples. Cette pouzzolane rend le béton ultra-résistant, mais elle n’explique pas entièrement une autre propriété étonnante du béton romain : l’auto-réparation 

Cette capacité s’explique par la présence de clastes de chaux calcaire. Lorsqu’il y a fissuration, l’eau infiltrée entre en contact avec les clastes et se sature en calcium. Le béton peut alors s’auto-réparer par cristallisation. La réaction de l’eau avec la pouzzolane semble encore favoriser ce phénomène de renforcement.  

 

4 – Du béton, des jeux et du vin  

Rappelons enfin que le béton est tout à fait compatible avec des applications dans le domaine de l’alimentaire.  

En viniculture, le béton est utilisé pour la fabrication des cuves afin d’avoir une enveloppe neutre, mais respirante. Une cuve à vin en béton autorise juste ce qu’il faut d’échanges entre l’air extérieur et le vin en pleine fermentation grâce à la micro-oxygénation.  

Le béton n’a pas fini de nous étonner. Après des milliers d’années d’utilisation, il reste encore des voies à explorer avec le béton régénérant, le béton luminescent ou encore le béton connecté.  

Partager sur :
Publié dans : BTP

Nos articles liés

Inscription à la newsletter

[contact-form-7 id="5" title="Inscription NL"]

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *